Notre Histoire

Cette page est dédiée à la famille d'Oscar et Diana (née Dionne) Amyotte de Mallaig Alberta.

Oscar Amyotte, fils aîné de Moîse Amyotte et Cordelia Gervais est né le 28 mai 1887 à Fort Coulonge, P.Q.  Il fréquenta l'école jusqu'à l’âge de treize ans et l’année suivante il a suivi son père au chantier.  Comme c’était le seul travail qu’il pouvait obtenir à ce temps, il y a travaillé jusqu'à l’âge de vingt ans, puis a décidé de venir s’établir dans l'Ouest.

Il y a plus d'un siècle, l'histoire des Amyotte en Alberta a commencé.  C’est en 1905 que notre ancêtre Oscar est venu du Québec à Edmonton en quête d'aventure.  Il a travaillé quelques temps à la construction du pont <<High Level>> et même signé une pétition afin qu’Edmonton plutôt soit la capitale de la province au lieu de Calgary.  Il a aussi travaillé en Saskatchewan avec une équipe de moissonneurs et est reparti une fois le travail d’automne terminé.

De là, il rejoint son père et son oncle David Gervais à Saint-Vincent  où ces derniers avaient fait une demande pour obtenir des «homesteads».  Le premier hiver, il a travaillé en Colombie Britannique coupant des traverses de chemin de fer.  Revenu à son «homestead» en 1909, il a défriché dix acres de terre avec trois bœufs et une charrue qu’il avait acheté d’un M. Larochelle et qu’il avait payé en lui cassant quinze acres de terrain et cinq acres pour son père.  Défricher la terre avec des bœufs n’était pas chose facile puisque les mouches les torturaient et les bœufs prenaient le bois pour s’en sauver.  Il s’est aussi bâti une maison en bois ronds.

Pendant ce temps, son père était retourné dans l’Est pour aller chercher sa famille mais à cause de maladie, il n’y est jamais revenu.

Pendant l’hiver de 1910, Oscar est parti dans la région de Lac La Biche, avec son oncle David Gervais puisqu’ils avaient été embauchés comme inspecteurs de chemin.  Au printemps il est revenu semer son champ et défricher un autre dix acres de terrain.  L’hiver suivant, il a travaillé près de Warwick pour M. Théroux qui opérait une place de stationnement pour les voyageurs en route à Végreville.

A l’automne de 1911, il a acheté sa première lieuse « Frost and Wood » qui coupait une largeur de six pieds et attachait les bottes.  Il pouvait couper le grain des voisins, et en échange les autres faisaient les quintaux (stooking).

Au printemps de 1912, il a acheté une semeuse avec son frère David, rendant ce travail beaucoup plus facile.  De 1912 à 1920 il a opéré la batteuse de M. Labonté pour trente-cinq dollars par mois et en 1921, il fit la même chose pour M. Girard.  En 1922, il acheta une moissonneuse conjointement avec Ernest Chartrand, Jos Viel, M. Strasbourg, Enoch Haglund et Jonas Johnson.  Oscar fut l’opérateur principal jusqu’à ce que la compagnie se dissout en 1941.

Noce

Il a rencontré les frères Dionne, Paul et Alphonse, qui étaient arrivés de Rivière-du-Loup (Québec) pour s’installer à Bordenave.  En 1912, leur père Paul est arrivé suivi en 1915 par son épouse, sa fille Diana et le cadet, Cyril.

Pour gagner de l’argent, Oscar et son voisin partirent en hiver vendre de l’avoine à Végreville.  Rendus là, une tempête s’est élevée et ils ont dû y rester quelques jours.  Les dépenses du voyage et les soins de leurs chevaux ont grugé tout leur profit.  Telle est la vie!  Heureusement, dans ce temps-là, on pouvait s’échanger du temps pour payer nos dettes.

Quel changement que la rencontre de la famille Dionne a fait dans la vie d’Oscar!  Après de courtes fréquentations, Oscar épousa Diana le 11 juillet, 1916.  Malgré son jeune âge de dix-huit ans, et ses mœurs villageoises, Diana s’est vite adaptée à la vie rurale et à son travail exigeant.  Elle était une cuisinière extraordinaire, surtout pour pétrir le pain et faire des pâtisseries, mettre en conserve la viande, les fruits sauvages, les légumes de toute sortes.  La cave à provisions était continuellement pleine.  

Diana vendait des œufs, faisait son beurre et le vendait à huit cents la livre.  Elle cousait à la perfection sans se servir de patron.  Elle lavait et cardait la laine pour tricoter des bas et des mitaines à la douzaine.  Quelques années ensuite, la laine était envoyée à la compagnie « Fairfield Wool » en échange de couvertures et de la laine filée.  À mesure que la famille grandissait et que les enfants se mariaient, elle faisait à chacun un édredon et un ensemble d’oreillers de plumes comme cadeau de noces.  

Le seul temps où ses mains n’étaient pas occupées était après souper quand, en famille, elle prenait vingt minutes pour réciter le chapelet et les prières du soir.  Elle demandait sûrement la bénédiction du Seigneur pour toute sa famille.  Dimanche était toujours une journée spéciale car tout le monde allait à l’église portant un habit bien pressé et une chemise bien empesée (pas de « drip-dry » à cette époque!).  Les fers à repasser étaient chauffés sur le poêle à bois.  Je suis certaine que Dieu était avec elle en tout temps pour bien réussir tout ce travail.  

L’hiver venu, le jour du lavage devenait une lourde tâche, étant donne qu’il fallait faire fondre de la glace ou la neige et faire chauffer l’eau sur le poêle à bois. Tout ceci avant de commencer le lavage comme tel!  Elle a vu l’évolution de la machine à laver; passant d’une planche à laver, à une machine à tordeur, d’une machine à gaz, à une machine électrique et finalement par une laveuse automatique Maytag.

Quoi qu’exploitant une ferme, ils ont poursuivi plusieurs autres entreprises.  Ils entreprirent la tâche de laitier, premièrement aux employés du chemin de fer, ensuite aux ouvriers qui construisaient les élévateurs, ensuite aux villageois lorsque la population avait suffisamment augmentée.  Malgré le prix modique de cinq cents la bouteille, plusieurs n’arrivaient pas à régler leurs comptes.  Durant l’été, les bouteilles devaient être préparées de bonne heure car les garçons les apportaient dans leurs sacs d’école et les livraient en passant chaque matin.  Le soir, en revenant chez eux, ils ramassaient les bouteilles vides.  L’hiver, la livraison était moins pénible puisqu’ils se servaient d’un traineau tiré par un cheval.

Oscar suivait les progrès du temps.  Son terrain a été ouvert avec la hache, semé à la main, défriché avec les chevaux, il a fait les foins avec une fourche et a pelleté le grain à la main.  Il était conseillé d’école et a aidé à bâtir les églises de St-Vincent et de Mallaig.  Il fut chef d’équipe à la construction des chemins, ce qui payait habituellement une partie des taxes.  Pour augmenter ses revenus, il a commencé à acheter les cochons une fois par semaine pour différentes compagnies.

Comme la maison de bois ronds devenait trop petite, il est allé bucher du bois au moulin à scie à Picard.  La nouvelle maison fut construite à l’été de 1942.  De 1944 à 1947, il a obtenu une licence spéciale pour faire de la planche qu’il vendait aplanie et empilée, pour soixante dollars du mille, à Thérien.  Ce permis, offert à cause de la guerre, donnait premier choix du bois à l’armée et en deuxième lieu à Oscar, qui avait droit de le vendre.  Il a acheté un nouveau tracteur LA-Case qui valait 1700$ et qui servirait à scier les billots.

Auparavant, il avait acheté le lot de son frère David et aussi le lot à Morrison, situé où le village de Mallaig fut bâti.   Un deuxième «homestead» leur fut alloué en 1931 à Goodridge.  Une vingtaine d’années plus tard, il le vendit à son voisin.  C’est ensuite qu’il a acheté le quart à Bill Kelley, et une demi-section de terre située à deux milles au sud du village.  À mesure que les garçons grandissaient, ils travaillaient pour prendre possession d’un de ces lots.

Après quarante années de durs labeurs sur la ferme, le temps de la retraite avait sonné.  Les plus jeunes garçons ont achetés la terre, mais la maison leur est restée.  Ils ont habité avec le cadet, Raymond, tout au long de leur vieillesse.

Oscar et Diana ont célèbré leur noce d’or en 1966, et leur noce de diamant en 1976.  Il va sans dire que malgré une vie remplie de travail acharné et souvent difficile sur une terre en élevant une grande famille, ils ont joui d’une longue vie ensemble.  

Leur cœur et leur foyer étaient toujours ouvert à tous, qu’on soit de la famille ou de simples amis.  Papa pratiquait tous les sports.  Souvent, il allait au village à pied ou en auto pour jouer au « pool » avec ses vieux amis.  Ils aimaient bien argumenter mais cela finissait toujours avec un sourire.  Ils ont voyagé dans l’Est, aux États-Unis, à l’expo 67, en Colombie Britannique pour visiter Paul Dionne, frère à Diana.  Ils ont été parmi les premiers à fonder le Club d’âge d’or à Mallaig où ils aimaient passer une soirée à jouer aux cartes.

 

Famille

Ensemble, ils ont élevé une famille de quatorze, douze garçons et deux filles.

  • Paul, l'aîné, a épousé Laurette Martin, fille d'Ovila du lac Saint-Vicent
  • Germain a épousé Philipe Doucet, fils d'Olivier Doucet, de Therien
  • Armand a épousé Jeannette Martin, fille d'Arthur Martin du lac Saint-Vincent
  • Lucien a épousé Juliette Gascon, fille de Donat Gascon de Mallaig
  • Léo a épousé Annette Bélanger, fille d'Alfred, de Therien
  • Adélard a épousé Thérèse  Gascon, fille de Donat Gascon de Mallaig
  • Cyril a vécu pendant trois mois seulement
  • Edouard a épousé Germaine  Bélanger, fille d'Alfred, de Therien
  • Philias a épousé Mariette St Arnauld, fille orpheline d'Alfred et élevé par la famille Donat Gascon
  • René a épousé Louise Roy, fille de Robert Roy de la Saskatchewan
  • Hector a épousé Laurette Poirier, fille de Prudent Poirier de Mallaig
  • Émile a épousé Jeannine  Roy, fille de Robert Roy de la Saskatchewan
  • Edna a épousé Eugène (Léonce) Leblanc , fils de Albert Leblanc du Nouveau-Brunswick
  • Raymond épousé Maria Heemskerk, fille de Nicolas de Edmonton

Après 61 années de bonheur conjugal, Diana a trépassée pour son repos éternel le 18 Novembre 1977, à 79 ans.   Oscar a vécu à son 96e anniversaire et est décèdé le 5 juillet, 1983.  Les deux sont inhumés au cimetière de Mallaig Alberta.